Le mot « grève » provient d’une expression gauloise (« grava »). Le grava était un type de sable un peu particulier, très épais, et finalement plus proche du gravier que du sable.
Or, dans le Paris médiéval, il existait une place aux abords de la ville, sur la rive droite de la Seine, qui s’appelait place de la Grève. La place a été nommée ainsi en raison de la forte densité de « grava » à cet endroit.
Fait un peu insolite, il s’agissait du lieu d’exécution. Vous le savez sûrement, au Moyen-Âge, les exécutions sont l’équivalent des spectacles de rue d’aujourd’hui, et réunissaient donc de nombreux spectateurs. C’est là que le talent commercial et marketing de certains s’éveillaient : nombreuses personnes profitaient de l’affluence pour chercher un emploi et proposer leurs services, pendant les entractes entre un écartèlement, une pendaison ou une décapitation
« Faire grève » a longtemps gardé ce sens de « rechercher un emploi ». Ce n’est qu’au XIXe siècle, que « faire grève » devient ce que nous connaissons aujourd’hui. La société commence lentement mais sûrement à s’industrialiser et l’on commence à esquisser cette notion de « droit du travail ». Or, les ouvriers souhaitant protester se rendaient… à la place de la Grève ! Ce qui fera l’expression changer de sens pour prendre celui que nous connaissons aujourd’hui.
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